De nombreux jardiniers évoquent le jardinage sans labour, mais qu’est-ce que cela implique exactement et quels en sont les avantages ? Examinons de près cette méthode et les raisons pour lesquelles elle pourrait être une option intéressante. Le concept de cultiver sans labourer ni retourner le sol n’est pas nouveau. Vous pouvez d’ailleurs consulter mon article sur l’histoire du jardinage sans labour.
Qu’est-ce que le jardinage sans labour en pratique ?
Le jardinage sans labour consiste simplement à perturber le sol le moins possible. Chaque jardinier adapte son approche en fonction de ses propres circonstances.
Pour initier une nouvelle planche de culture, plutôt que de bêcher ou de labourer le sol, une alternative est envisageable. Il suffit de recouvrir le sol de foin ou de feuilles mortes. Ainsi, la terre en surface sera progressivement ameublie (plus ou moins rapidement selon le type de sol). Ensuite, il sera plus aisé de planter et les racines pourront mieux pénétrer et s’établir dans le sol.
Jardiner sans labourer signifie perturber le sol aussi peu que possible.
Cela ne signifie pas pour autant qu’une pelle, une bêche ou une truelle ne touchera jamais votre sol. En effet, vous continuerez à creuser des trous pour ajouter des plantes, des bulbes ou ce que vous cultivez. La différence réside dans le fait qu’au lieu de creuser pour « ameublir » le sol, dans une approche de jardinage sans travail du sol, une nouvelle couche est créée par-dessus.
Au final, avec ou sans travail du sol, il est possible d’obtenir un jardin florissant… Mais le jardinage sans travail du sol présente certains avantages qui pourraient vous intéresser.
Avantages du jardinage sans labour
Cette technique consiste à superposer différentes couches de matériaux organiques sur la surface du sol pour créer un milieu de culture fertile. On commence par une couche de carton ou de journaux pour étouffer les mauvaises herbes, puis on alterne des couches de matériaux riches en azote (comme le fumier ou les déchets de cuisine) et en carbone (comme les feuilles mortes ou la paille). Au fil du temps, ces matériaux se décomposent et nourrissent le sol.
Bonne nouvelle : il est peut-être possible de réduire la nécessité de bêcher, sarcler, biner et arroser autant ! Vous pouvez cultiver votre jardin ou votre potager en fournissant moins d’efforts, ce qui constitue déjà une bonne raison d’essayer !
Certaines personnes retournent ou labourent leurs planches de légumes chaque année. Avec le jardinage sans labour, cela demande un peu moins de travail. Il suffit simplement d’ajouter du compost ou du fumier composté à la surface. Ainsi, la terre sera ameublie et vous pourrez planter directement des plantes ou des graines.
Imaginez si vous pouviez sauter cette étape et obtenir la même récolte ? Et si de nombreux jardiniers faisaient de même ? Cela leur permettrait non seulement de gagner du temps, mais aussi de bénéficier d’avantages écologiques.
Rendements comparables
En ce qui concerne les rendements, la plupart des études portent sur le maraîchage. Il existe peu de recherches scientifiques sur les jardins domestiques. La quasi-totalité des recherches sur ce sujet se concentre sur les milieux agricoles. Ainsi, les résultats ne sont pas facilement transposables au jardinage domestique.
Dans la plupart des cas, si les techniques culturales sans labour sont correctement mises en œuvre, le rendement des cultures n’est pas modifié. Bien sûr, ce n’est pas une science exacte. Les écarts de rendement sont toutefois variables entre cultures et entre années. Mais les études concluent que les rendements obtenus avec ou sans travail du sol sont potentiellement identiques.
Mais encore une fois, si vous pouvez obtenir les mêmes résultats sans avoir à labourer ou à bêcher, pourquoi ne pas essayer de jardiner sans labourer ?
Perturbation minimale des structures du sol existantes
La faible perturbation du sol et la présence de résidus en surface créent des conditions favorables au développement des organismes du sol. Ces organismes agissent en interaction les uns avec les autres, participant au recyclage de la matière organique et à la création de galeries de vers de terre, ce qui peut améliorer l’infiltration et la rétention d’eau dans le sol.
Bref, les vers de terre, les acariens, les bactéries, les nématodes, d’autres micro-organismes et les insectes (et bien d’autres encore) donnent vie au sol. Ce fragile écosystème contribue à fournir aux plantes ce dont elles ont besoin. Mais chaque fois que nous retournons le sol, nous perturbons cet équilibre.
Empêcher les graines de mauvaises herbes de germer
Le contrôle des mauvaises herbes est la principale difficulté rencontrée sans labour. En effet, le travail du sol permet d’enfouir les mauvaises herbes en retournant la terre. Sans labour, la gestion des mauvaises herbes peut s’avérer parfois un peu plus difficile. Cependant, les défenseurs du jardinage sans travail du sol affirment que si nous bêchons et retournons le sol, nous les invitons à germer. À l’inverse, en les laissant tranquilles, il y a de fortes chances pour qu’elles restent là sous forme de graines.
Pour éviter les mauvaises herbes, il faut maintenir le sol couvert, avec un film géotextile, un paillis ou des engrais verts. Car la nature a horreur du vide !
Inconvénients du jardinage sans labour
La technique sans labour n’est pas une solution rapide. Normalement, on commence un jardin en voulant planter tout de suite. Mais ce n’est pas toujours possible avec la méthode sans labour. Pour un jardin au sol dur et compact, le passage au sans labour prendra du temps.
Il faudra étouffer l’herbe ou les mauvaises herbes existantes (avec une couche de carton ou quelque chose de similaire) et apporter beaucoup de compost et de paillis. La dégradation de ce carton et le travail de tous ces vers de terre, microbiens, etc. prendront du temps.
Une option plus rapide consiste à créer des planches de culture surélevées. Mais cela demande tout de même du temps !
Il faut parfois beaucoup de paillis pour démarrer.
S’il est agréable de ne pas avoir à retourner, labourer ou bêcher la terre, dans certains cas, nous échangeons un travail contre un autre. Pour le jardinage sans labour, il faut néanmoins ajouter