La préfecture de police de Paris a demandé aux bouquinistes de retirer leurs boîtes dans lesquelles ils vendent des livres d’occasion sur les quais lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques en 2024. Mais les commerçants ont annoncé qu’ils ne bougeraient pas.Pour une question de sécurité, la préfecture de police de Paris exige que les bouquinistes démontent leurs boîtes pour la cérémonie d’ouverture des JO de Paris 2024.
Un bras de fer vient de débuter entre les bouquinistes parisiens et la préfecture de police de Paris à un an des Jeux olympiques 2024. Ces derniers sont invités à démonter leurs petits emplacements où ils vendent leurs livres d’occasion le temps de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu sur la Seine, indique l’AFP. Dans un courrier adressé aux bouquinistes le 25 juillet 2023, la préfecture de police de Paris estime « indispensable » pour sécuriser l’événement que ces boîtes qui sont situées dans le périmètre de la cérémonie, soient « enlevées ».
Ils n’ont « nullement l’intention de bouger »
La préfecture s’appuie notamment sur un article du code de la sécurité intérieure qui prévoit un périmètre où « l’accès et la circulation des personnes sont réglementés » afin d’assurer la sécurité d’un « lieu ou d’un événement exposé à un risque d’actes de terrorisme ».
Interrogé par l’AFP, le représentant des quelque 200 bouquinistes de l’Association culturelle des bouquinistes de Paris, soit 88 % du total, assure qu’ils n’ont « nullement l’intention de bouger ». « Lors d’une réunion organisée le 10 juillet à la mairie, l’adjoint à la Seine nous a clairement expliqué que nous allions gêner la vue le jour de la cérémonie », fustige le président de cette association, Jérôme Callais. « On est un symbole majeur de Paris, ça fait 450 ans qu’on est là. Vouloir nous gommer du paysage alors que la célébration de ces Jeux doit être la célébration de Paris, ça paraît un peu fou », ajoute-t-il.
L’incompréhension sur les quais
Sur les quais, la colère monte chez les commerçants. « Les bouquinistes sont toujours présentés comme étant une partie importante du paysage parisien et on a l’impression d’être comme les mouches sur un gâteau. On nous chasse d’un coup de tapette », témoigne un bouquiniste auprès d’ Europe 1 . Un autre confie à Marianne : « en trois décennies, mes boîtes n’ont jamais été déplacées. Je ne vois pas pourquoi ce serait le cas maintenant. »
Dans un communiqué jeudi 27 juillet 2023, la Ville de Paris assure les bouquinistes de son soutien et reconnaît que leur activité « fait partie de l’identité des quais de Seine ». Elle estime à 570 le nombre de boîtes concernées par un éventuel enlèvement, soit 59 % du total.
Un accord ?
Sans revenir toutefois sur l’injonction de la préfecture, la Ville propose de prendre en charge l’enlèvement et la repose des boîtes, ainsi que la rénovation « à ses frais » de celles qui auront été abîmées dans l’opération. « Cette rénovation constituera un élément d’héritage supplémentaire des Jeux et contribuera à appuyer la candidature des bouquinistes des quais de Seine au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco », ajoute-t-elle.
La Ville invite également les bouquinistes à participer à un « village des Bouquinistes » dans un quartier littéraire « proche de la Seine ».
Craintes autour de la sécurité des JO : Faut-il mettre en place des moyens supplémentaires ?
Jérôme Callais estime auprès de l’AFP que certaines boîtes sont « trop fragiles » pour être transportées et évalue à 1,5 million d’euros le chantier de rénovation de toutes les boîtes. « Ces boîtes sont vieilles. En les déplaçant, on risque de perdre une vis par-ci par-là, de créer du jeu entre les pièces et donc de rompre l’étanchéité… C’est la pire chose qui pourrait nous arriver », confirme un bouquiniste à Marianne.
rapport de : Ouest-France
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