Après avoir vécu dans un bus pendant deux ans, je vis maintenant… dans un van

Written by UserA

TESTIMONIAL// Julie-Marie, auteur-compositeur-interprète de 27 ans, a vécu dans un bus aménagé pendant deux ans. Il y a un an, elle a opté pour un van, dans lequel elle vit toute l’année. Une vie nomade qui lui convient parfaitement.

“J’ai toujours été attirée par les modes de vie alternatifs. En dehors de la période du Covid, je donne des concerts dans toute la France et dans les pays frontaliers, donc le nomadisme est venu tout naturellement. Je m’étais d’abord acheté un camping car, tout en gardant mon appartement.

Ensuite, en 2017, mon copain et moi ont acheté un bus de 1991, dans lequel une famille de trois personnes vivait. J’ai donc abandonné mon appartement de 35 m2 en Haute-Savoie pour ce bus de 22 m2. Et sans aucune difficulté ! Évidemment, nous avons moins d’espace. Au lieu d’avoir six draps et huit serviettes, nous n’en gardons que deux, et nous ne gardons que les vêtements que nous portons.

Nous nous séparons en 2019. Pour moi, continuer à vivre sur la route était une évidence ! Mais je ne me voyais pas rester dans un bus, qui nécessite un permis poids lourd. Je me suis dit qu’un van serait finalement plus facile à garer.

En attendant d’en trouver un, je me suis installé dans un appartement de 45 m2. J’avais l’impression que c’était trop grand, c’était presque stressant. Je me disais : “Il y a tellement de ménage à faire que j’ai l’impression de ne faire que ça”.

En deux mois, j’ai trouvé une camionnette aménagée, de 6,5 mètres de long, pour 35 000 euros. J’ai payé entre 2 000 et 3 000 euros de plus pour l’aménager à mon goût. A l’intérieur, j’ai tout le confort : une cuisine équipée dans laquelle je prépare de bons repas, une salle de bain avec des toilettes sèches et une douche. Des panneaux solaires sur le toit me permettent d’avoir de l’électricité. J’ai deux réservoirs d’eau de 175 litres, pour la douche et le robinet, et des bouteilles de gaz pour le chauffage, le chauffe-eau et les plaques de cuisson.

Quand on vit dans un van, on a un mode de vie plus raisonnable. Du fait de l’espace réduit, on n’accumule pas beaucoup de choses. Et puis, on fait attention à nos ressources, à l’eau par exemple. Au final, ce n’est pas très cher. Par an, je paie environ 200 euros pour l’eau et 100 euros pour le gaz. C’est imbattable.

J’aime le fait d’avoir ma maison avec moi tout le temps, peu importe où je me produis. En route, j’ai la liberté de m’arrêter à tout moment et, si je suis fatigué, de choisir de repartir le lendemain. Je peux aller prendre un verre au sommet d’un col de montagne, avec une vue imprenable au coucher du soleil, et y passer la nuit. J’aime être capable d’aller où je veux. En un an, j’ai parcouru 60 000 km.

Des rencontres, bonnes et mauvaises

Pour trouver un endroit où stationner la nuit, je regarde sur une application utilisée par les vanlifers. Nous passons sur nos bons coins en forêt, au bord de la mer, sur des parkings en ville…. Il y a un peu de tout le monde : des punks, des gens qui vivent dans un van pendant deux mois… Mais globalement, tous sont ouverts et tolérants, et j’ai fait de belles rencontres.

Sur cette appli, ils indiquent aussi les endroits à éviter. Ma seule mauvaise expérience a eu lieu en Ardèche, un département connu des vanlifers pour le nombre élevé de vols. De nuit, je me garais sur un parking près de la mairie d’un village, et j’ai entendu un homme faire le tour de mon van. Il a braqué sa lampe de poche dans le véhicule pour voir ce qu’il y avait à l’intérieur, et nos regards se sont croisés. J’étais pétrifié, et je dois avouer que je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit-là.

Quand je veux rester plus longtemps, un couple me prête son terrain en Haute-Savoie en échange de quelques petits services. Le reste du temps, je trouve toujours des amis pour m’héberger ou des endroits sympas pour dormir gratuitement. Je sais que ma vie dans un van ne durera qu’un temps. Lorsque j’aurai 30 ans, j’irai sûrement m’installer dans une maison avec un grand jardin. L’occasion, aussi, d’accueillir des vanlifers de passage.”

via : https://start.lesechos.fr/

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