À première vue, l’annonce paraît trop belle pour être vraie : une grande maison, 165 m², deux étages, terrasse, double séjour, trois chambres — et gratuite. Mais derrière ce cadeau apparemment génial se trouve une condition de taille qui fait réfléchir.
C’est en Suède qu’un couple de retraités, Göran Berg et Kerstin Persson, a pris une décision peu commune : possédant deux maisons côte à côte — l’une en résidence principale, l’autre restée vide depuis plusieurs années — ils ont choisi de proposer cette seconde maison gratuitement à qui accepterait de la transporter vers un autre terrain. Leur motivation : éviter que le bien ne se dégrade et ne devienne une charge.
Sur le papier, l’affaire est alléchante : une vraie belle maison, bien entretenue, pleine de charme.
Mais l’astuce n’est pas anodine : le futur propriétaire doit s’engager à prélever la maison et l’installer ailleurs, à ses frais.
La contrainte : déménager la maison
Bien sûr, la maison est “offerte”, mais tout ce qui entoure le déménagement est à la charge du repreneur : démontage de la structure, transport par convoi exceptionnel, reconstruction des fondations sur le nouveau terrain, raccordements réseaux (eau, électricité, assainissement), etc. On parle de davantage qu’un simple changement d’adresse : c’est un projet de chantier à part entière, avec des coûts potentiellement élevés — plusieurs dizaines de milliers d’euros, selon les conditions du terrain d’accueil, les contraintes techniques ou légales.
Même si certains visiteurs sont séduits, beaucoup hésitent face à la logistique et aux investissements associés.
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Pourquoi cette offre ?
Le couple, s’interrogeant de savoir quoi faire de cette maison vide, a choisi cette option plutôt que de la laisser se détériorer. Si jamais aucun repreneur ne se manifeste, leur plan B est déjà prêt : proposer la maison pièce par pièce — fenêtres, portes, cuisine, garage — à différents intéressés prêts à lui donner une seconde vie. Ce type d’initiative s’inscrit dans une logique plus large : en Europe du Nord, face à la vacance immobilière ou aux maisons vides, on valorise de plus en plus les biens existants ou leurs composants pour éviter le gaspillage et l’empreinte écologique.
À qui s’adresse ce type d’offre ?
- À des personnes bricoleuses, prêtes à prendre en charge une opération technique et logistique.
- À quelqu’un disposant d’un terrain compatible (emprise, accès pour le transport, raccordements possibles).
- À ceux qui recherchent une opportunité atypique et ne craignent pas un budget supplémentaire conséquent au-delà du “prix affiché” (zéro).
- À des esprits audacieux, prêts à investir du temps et de l’énergie plutôt que de simplement acheter “clé en main”.
Ce qu’il faut vérifier avant de se lancer
- Le terrain sur lequel installer la maison : accessibilité, règlementation locale, coûts d’aménagement, raccordements.
- Le transport de la maison : autorisations éventuelles, dimension de la structure, itinéraire, heures de passage, coût global.
- Le démontage et remontage : état de la maison, nécessité de rénovations, conformité nouvelles fondations, frais imprévus.
- L’existence de clauses ou d’exigences du donateur : dans ce cas, l’absence de voisins dans le jardin adjacent, l’absence de locataires, etc.
- La valeur réelle de l’opération : même gratuite, les investissements doivent être pertinents au regard des contraintes.
L’annonce d’une maison de 165 m² “gratuite” intrigue et séduit ; mais elle impose un véritable engagement. Ce cadeau se transforme en chantier, en aventure, et exige des moyens et de la réflexion. Une belle opportunité pour qui est prêt à repartir de zéro — mais aussi un piège pour qui imagine “obtenir” simplement un bien sans effort.
Alors… êtes-vous prêt·e à embarquer l’idée d’une maison entière dans vos bagages ?
“Recevoir une maison gratuitement, c’est tentant. Mais parfois, derrière une belle opportunité, se cache un défi à relever avec audace et créativité.”
