Exotisme en Suisse : Un ovni de verre joue avec la réalité dans les pâturages du Saanenland

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Pour éviter que les oiseaux ne se cognent contre les parois, les écologistes ont demandé que celles-ci soient striées pour atténuer la réflexion de la lumière. «Mirage Gstaad» est une œuvre atypique et vivante qui évolue constamment en fonction de son environnement. Un joyau de mouvement perpétuel qui quittera Schönried en janvier.

Chaque vendredi, Stefan Welten a peu de temps pour apprécier ce spectacle, étant chargé de nettoyer toute cette surface de verre avec ses balais lave-vitres. Combien de m² au total ? «Je ne sais pas vraiment. Ce que je sais, c’est que j’y passe sept heures, que ce n’est pas suffisant, et que je finis épuisé à la fin de la journée», plaisante-t-il.

Anita Roth, guide touristique, s’émerveille de cette œuvre : «Ça absorbe la nature, ça la reflète, ça change en continu.» Créée par l’Américain Doug Aitken, «Mirage Gstaad» est une ode au changement perpétuel. Pas une seconde ne passe sans que l’œuvre s’adapte à son environnement, que ce soit une journée ensoleillée, une soirée de pleine lune, une journée nuageuse, une pluie ou des paysages enneigés. Elle semble presque vivante.

La surface totale des miroirs reste inconnue, même pour Stefan Welten, qui s’efforce chaque vendredi de les rendre immaculés. «Je passe sept heures à nettoyer, et ce n’est pas suffisant», plaisante-t-il.

Jeux d’ombre et de lumière en plein Saanenland. Où commence le réel, où s’arrête l’illusion ?

Exotisme en Suisse : Un ovni de verre joue avec la réalité dans les pâturages du Saanenland
Jeux d’ombre et de lumière en plein Saanenland. Où commence le réel, où s’arrête l’illusion?
Chantal Dervey

Même les rayures et traces de doigts créent des effets esthétiques dans «Mirage Gstaad». «Mon coin préféré, c’est ici», ajoute Anita, ajustant sa position pour admirer le panorama continu, infini, où l’on se perd.

L’original mérite aussi d’être vu : des collines propices aux balades et un cirque de montagnes majestueuses – Gummfluh, Rubloz et Scex Rouge – qui forment la frontière naturelle avec le canton de Vaud. Mais il est difficile de détourner les yeux de cette «maison miroir» qui semble tombée du ciel dans ce pâturage du Saanenland.

Entre reflet et réalité

Exotisme en Suisse : Un ovni de verre joue avec la réalité dans les pâturages du Saanenland

Un ovni dans un paysage typiquement suisse. Une structure épurée dont la surface présente des lignes noires pour couper la réflexion de la lumière et éviter que les oiseaux ne se fracassent contre les parois, une recommandation de la Station ornithologique de Sempach, imposée par les écologistes.

Les reflets infinis de l’œuvre, striée de bandes noires pour protéger les oiseaux, captivent les visiteurs. L’édifice hypnotique s’intègre parfaitement dans ce décor verdoyant, entouré de maisons typiques, de vaches, de tracteurs et de travailleurs. Tout semble réel.

Où s’arrête le reflet et où commence la réalité ? C’est le jeu proposé par l’artiste de Los Angeles, mélangeant les deux en une image brouillée, semblable à une surface d’eau effleurée ou à un vieux poste de télé cherchant la bonne fréquence.

Contemplation et introspection

Exotisme en Suisse : Un ovni de verre joue avec la réalité dans les pâturages du Saanenland

La première phase d’appréhension de «Mirage Gstaad» est la contemplation, qui bascule rapidement vers l’introspection. Dans le labyrinthe de reflets des salles intérieures, le visiteur se voit projeté à l’infini, cherchant en vain un angle de vue satisfaisant avec son portable en raison des jeux de lumière extérieure. Le bâtiment offre une visite psychédélique et amusante.

Venir tôt

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Pour profiter pleinement du spectacle, il est conseillé de venir tôt le matin. L’entrée est gratuite, et dès 9 heures, les amateurs affluent. Mieux vaut arriver tôt en gare de Schönried ou y parquer sa voiture avant de marcher une dizaine de minutes jusqu’à l’objectif du jour. Anita Roth confirme : «Je viens régulièrement et je n’ai jamais été seule.»

À peine «Mirage Gstaad» commence-t-il à faire partie du paysage qu’il faut se préparer à son départ dans six mois. «Elle va nous manquer», prévoit Anita Roth, tandis que son amie Brigitte espère : «Et pourquoi ne pas demander à la conserver jusqu’aux vacances de février. C’est une période importante pour la région.»

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