En France, une proposition de loi portée par le sénateur LR Laurent Duplomb prévoit de réintroduire l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes, pourtant interdits depuis 2018 à cause de leur toxicité pour les pollinisateurs. L’objectif : alléger les contraintes pour certaines filières agricoles comme la betterave ou la noisette.
Mais cette décision alarme fortement les apiculteurs.
Des ravages déjà connus
Les néonicotinoïdes sont accusés d’avoir décimé les abeilles depuis leur apparition dans les années 1990. La production de miel s’est effondrée : de 80 kg par ruche, on est tombé à 5 kg. Pour de nombreux apiculteurs, c’est une catastrophe écologique et humaine. Certains témoignent de pertes financières énormes, d’une détresse psychologique profonde, et d’un effondrement des colonies : les reines vivent un an au lieu de six auparavant.
Un enjeu vital pour l’humanité
“L’abeille est indispensable pour l’alimentation humaine”, rappelle Philippe Louistisserand, apiculteur dans le Doubs. Sans pollinisation, pas de fruits, pas de légumes. Pour lui, c’est un choix de société : “Veut-on une agriculture dominée par les lobbys ou un monde harmonieux et durable ?”
Un danger bien plus large
Selon Michel Mesnier, président du syndicat apicole du Doubs, le problème dépasse largement les abeilles : “Les pesticides menacent toute la biodiversité, et à terme, la santé humaine.” Un message partagé par plus de 1 000 scientifiques et professionnels de santé dans une lettre ouverte dénonçant les risques pour la population.
Une fracture avec le monde agricole
De l’autre côté, la FNSEA, principal syndicat agricole, soutient le texte. Pour son président Arnaud Rousseau, cette loi représente un levier vital pour relancer l’agriculture française.
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