“Ils n’ont pas encore trouvé comment nous faire payer l’air qu’on respire” : ce couple a choisi la vie hors-système

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Dans l’Oise, Sabrina et Frédéric Gourlain ont fait un choix radical : vivre en autonomie complète, loin des réseaux traditionnels d’eau, d’électricité et de consommation. Leur maison, un earthship, est un modèle d’habitat alternatif et écologique.

Construite à partir de matériaux de récupération — pneus, bouteilles, canettes — leur habitation capte l’eau de pluie, produit sa propre électricité grâce à des panneaux solaires, et fonctionne sans raccordement aux réseaux publics. Une vie loin du système, qu’ils racontent dans le documentaire “Vivre en autonomie, tout un art”, signé Anne-Sophie Lévy-Chambon.

“Le soleil, il brille pour tout le monde. La pluie, elle tombe pour tout le monde. C’est gratuit”, rappelle Sabrina. “Ce qui nous dérange, c’est que certains veulent s’approprier ces ressources pour faire de l’argent.”

Installés sur 5 000 m² de terrain, ils vivent selon un principe simple : produire ce dont ils ont besoin. Trois cuves enterrées stockent jusqu’à 20 000 litres d’eau de pluie, suffisant pour tous les usages quotidiens. L’électricité solaire est conservée dans des batteries. Résultat : un quotidien rythmé par les saisons, mais libéré des factures.

Leur démarche s’inscrit dans une tendance de fond : celle de l’autonomie volontaire. D’autres familles, comme Olivier Bescond et Livia Silla, présents également dans le documentaire, partagent cette même volonté de reprendre le contrôle de leur mode de vie, souvent en lien avec la nature et selon les principes de la permaculture.

“On préfère faire nous-mêmes plutôt que de passer du temps à gagner de l’argent pour acheter ce qu’on peut produire”, explique Olivier.

Un mode de vie que certains sociologues qualifient d’“utopie sauvage”, à la croisée de la décroissance, de l’écologie radicale et d’un certain retour au bon sens paysan — mais avec les moyens techniques d’aujourd’hui.

À une époque marquée par la crise écologique et l’augmentation du coût de la vie, cette quête d’autonomie séduit de plus en plus. Et pose une question dérangeante : jusqu’où sommes-nous prêts à dépendre d’un système qui vend ce que la nature nous offre gratuitement ?

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