Gironde — Menacé d’expulsion depuis plusieurs années, Jean-Claude Gaston, 85 ans, dit « Papi Gaston », a finalement obtenu le droit de demeurer dans sa cabane de résinier à La-Teste-de-Buch, sur un terrain du Conservatoire du littoral. Sa défense a été soutenue par une vague de solidarité locale et l’intervention de la municipalité.
Une vie attachée à ce lieu
Installé là depuis l’âge de 10 ans avec sa famille, Jean-Claude Gaston vit dans cette modeste cabane en bordure de forêt depuis des décennies. Le bâtiment est loin des normes actuelles — il est notamment endommagé, après qu’un arbre soit tombé sur le toit en 2020. Malgré tout, il y tient. En 2024, le Conservatoire du littoral lui avait adressé une injonction de quitter les lieux — l’obligeant à la démolition — ce qui avait provoqué une forte émotion. Une pétition en ligne rassemblant plus de 42 000 signatures avait alors vu le jour en sa faveur.
Le rôle du maire : trouver un compromis
L’issue favorable doit beaucoup à l’action du maire de La-Teste-de-Buch, Patrick Davet. Pour éviter l’expulsion, il a conclu une convention avec le Conservatoire du littoral afin de sécuriser la parcelle du Camicas entourant la cabane. Le logement de Gaston se trouve en cœur de cette zone. Grâce à cet accord, l’édile affirme avoir combiné protection de l’environnement et respect de la liberté individuelle.
Selon le maire, « Papi Gaston » n’a pas souhaité quitter le lieu malgré ses conditions précaires. « C’est sa liberté », a-t-il déclaré.
Jean-Claude Gaston, pour sa part, soutient qu’il a reçu une promesse tacite de pouvoir rester à vie — une garantie morale, sans document officiel à l’appui. Il évoque son attachement profond à la commune, rappelant qu’il avait contribué aux bordures de trottoir de La-Teste-de-Buch bien avant sa retraite.

Un soulagement après des mois d’angoisse
Depuis l’annonce de cette décision, l’octogénaire s’est senti revigoré. Il a repris des travaux d’entretien — boucher des trous, tailler des branches — et confie que cela « remonte le moral ». Pour lui, ce coin de forêt est son havre : il se promène avec son chien, cueille quelques champignons, se sent profondément enraciné dans ce lieu.
Son frère, Jean-Pierre Gaston, affirme que le reloger ailleurs aurait été « l’achever » : « Si on l’avait sorti de là, on l’aurait fait mourir », dit-il.
Du côté de la mairie, on souligne que l’humain compte autant que les règlements. Le maire a expliqué qu’il considère « Papi Gaston » comme « un Testerin de toujours » et estime que l’un de ses devoirs est de protéger les plus vulnérables. Il confie que cette affaire a même animé les discussions familiales : « Il est devenu notre papi à tous », a-t-il dit.
Des travaux de consolidation vont devoir être entrepris pour rendre la cabane plus sécurisée. La mairie examine aussi comment réparer le toit. EpochTimesParis+1